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APPAREILS AÉRIENS

la pression les applique énergiquement contre le filet. J’ai construit un plan rigide de deux mètres carrés de surface sur ce système, qui a donné des différences entre l’effort d’enlèvement et celui d’abaissement que les ailes des grands oiseaux n’atteignent pas.

C’est un appareil un peu long et très délicat à construire, mais qui est parfaitement solide. Certain papier chinois ou japonais de première qualité, car il y a une foule de qualités, est résistant comme une étoffe et léger comme du papier à cigarettes. Les coutures à la colle tiennent parfaitement. Il est certain que, si l’on a à craindre la pluie, on peut se servir d’étoffe de soie très légère.

On aura certainement des appréhensions de se confier à un appareil en papier, mais, quand on aura bien palpé ses effets, on s’y confiera. Puis, dans le cas présent, ce n’est pas lui qui est le support, c’est le ballon ; l’aéroplane n’est là que pour diriger autant qu’il le peut, l’aviateur et l’aérostat.

Le tout bien construit, bien établi, il reste à s’en servir. Le ballon enlève pratiquement 100 kilog. L’aéronaute et ses annexes pèsent 70 kilog., le ballon et son aéroplane 5 kilog., total 95 kilog. Il reste donc une force ascensionnelle de 5 kilog. qu’on équilibre au moyen de 10 kilogrammes de plomb de chasse disposés dans les poches des vêtements.

L’homme, le ballon et l’aéroplane pèsent donc 5 kilog., c’est-à-dire qu’ils ne s’enlèveront que sous l’effort produit par l’aéroplane, effort très minime au reste — 5 kilog., ce n’est rien — et qu’on entretient égal en se délestant au fur et à mesure du besoin.

Maintenant on comprend que, lorsque le chemin est grand comme l’air et qu’on ne pèse que 5 kilog., ou même moins si l’on veut, — car rien ne gêne, si on veut faire une petite ascension, de se l’offrir en se délestant, —