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LE VOL SANS BATTEMENT

fectionnements qu’il sera permis de donner aux propulseurs et aux machines.

Oui, il y a à faire et beaucoup dans le ballon ! Notre ennemi, pour arriver à posséder toutes ses facultés, doit grossir énormément, au contraire, dans des proportions remarquables. Reste la question financière. Il n’est pas probable qu’une machine et une enveloppe soient au-dessus des moyens pécuniaires de notre époque.

Bien ! Le ballon de nos rêves existe, le million de mètres est construit, parfait comme solidité, comme perfection, comme puissance. À quoi arrivera-t-il comme vitesse ? Atteindra-t-il six mètres à la seconde ?

Non seulement nous l’espérons, mais nous le croyons.

Est-ce le résultat que nous cherchions ? Est-ce ce que l’humanité désire ?

Non, assurément ! elle veut aller autrement vite que cela et par d’autres temps. Si le voyage aérien n’est possible que dans des jours spéciaux et rares, malgré que la statistique dise le contraire, il n’entrera forcément pas dans la pratique. Ce sera toujours une expérience plus ou moins bien réussie, plus ou moins drôle, mais la masse ne l’utilisera pas.

Dix mètres de vitesse, par le calme absolu, telle semble être la limite de l’aéronef de l’avenir ; ce qui fait la vitesse des trains omnibus dans l’air parfaitement calme, ou l’arrêt par un léger vent.

À cette vitesse, nos aéroplanes, à nous aviateurs, commenceront seulement à entrer en action ; il faut cette rapidité de vent pour qu’ils puissent supporter leur charge. Maintenant quant à celle qu’il pourront braver, c’est autre chose. Il n’y a pas grande difficulté à construire, même en grand, un appareil capable de lutter contre un vent de 25 mètres et avancer sur lui de 5 mètres. Il s’agit seulement de pouvoir déplacer assez le centre de gravité, le porter assez à l’avant pour être