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LE VOL SANS BATTEMENT

Les gouvernants, qui, certainement, n’ont pas fait des études spéciales sur cette question, se disent : en n’économisant rien on arrivera : c’est une question de moteur. Il faut léger et puissant ; avec du temps et de l’argent la réussite est certaine.

Si ce raisonnement était juste, on arriverait assurément, mais il ne l’est pas, et on n’aboutira pas par ce chemin.

Il était cependant à croire que beaucoup de dépenses, beaucoup d’intelligence, des découvertes nouvelles, des moteurs plus puissants, permettraient d’activer les propulseurs jusqu’au point de pouvoir atteindre une vitesse utile.

C’est là qu’apparaît l’écueil.

Afin de ne pas perdre de temps à attendre que ce moteur soit trouvé, nous allons en faire un ; c’est la locomotive.

Attacher à cette machine, par le point choisi, le ballon. Opérer par le calme ; marcher seulement à la vitesse de 3G kilomètres à l’heure, qui est celle des trains omnibus, pendant 10 heures, et voir ce que sera devenu le ballon.

Il est inutile d’insister.

C’est la faiblesse de l’enveloppe qui est la pierre d’achoppement. C’est le point faible du ballon ; et c’est un vice d’origine.

Le ballon animé est par la faiblesse de l’enveloppe destiné à durer très peu. Dans l’aérostat ordinaire, on n’a qu’à soigner la dilatation. Avec de l’attention, on est sur qu’il ne crèvera pas, mais, dans celui qui avance contre le vent, on perçoit l’usure qui se produit à chaque instant sur cette mince pellicule ; on comprend, qu’un peu plus tôt, un peu plus tard, le frottement aura raison de ce rien qui soutient.

Et ce frottement est constant ; le ballon avance donc