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APPAREILS AÉRIENS

tresse, après avoir bien égalisé mes trois ficelles comme longueur, je mettais l’appareil au vol.

Comme la brise en été est toujours active, je n’avais pas besoin de bouger de place ; on le lâchait seulement et il s’élevait. Dès l’instant de son départ, il essayait de tournoyer. J’entravais ce mouvement en lui faisant présenter un plan qui décidait le mouvement contraire. Il montait ainsi à peu près directement en l’air, la tête en avant, en serpentant à chaque correction, jusqu’à environ cent mètres, hauteur maximum que la longueur des cordes lui permettait d’atteindre. Alors, le tenant aussi immobile que possible comme écart de mouvement, je me dirigeais vers le point de chasse, et je finissais par l’amener au dessus du marais. Là j’entrais le tronçon de colonne dans un trou fait d’avance à un pilier de bois planté dans le sol. La direction de ce trou, foré à une inclinaison de 55 degrés faisait reproduire ce plan au trépied et par conséquent au cerf-volant. J’abandonnais alors l’appareil à lui-même, et il se mettait à tourner à son aise comme un énorme oiseau qui plane. Le trépied sollicité par les cordes tournait à peu près comme lui sur son tourillon très mobile, ce qui permettait aux trois cordes de rester à peu près dans leurs positions respectives. Alors je prenais mon fusil, mon chien m’indiquait le gibier, et je parvenais, sous l’action de la terreur inspirée par ce gros aigle en papier, à approcher les outardes à dix mètres.