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LE VOL SANS BATTEMENT

Pour exécuter facilement ce systèmes de deux cordes, il faut, pour éviter tout embrouillement de ficelle, mettre une troisième corde maîtresse, qui est la corde ordinaire sur laquelle sont fixées avec adresse les deux cordes minces de direction. J’y suis parvenu au moyen de simples boutons de caleçons à cinq trous en corne, retenus entre deux nœuds tous les cinq mètres environ. La forte corde maîtresse passait dans le trou du milieu, légèrement agrandi, et dans deux autres trous opposés l’un à l’autre passaient les deux cordes directrices, qui étaient des cordonnets de soie très résistants.

On lance donc l’appareil comme s’il n’avait qu’une corde, et quand il est en pleine action, on tend les deux cordonnets de direction qu’on a eu le soin de tenir un peu lâches. En tirant sur l’un ou sur l’autre, on fait présenter au cerf-volant sa surface sous un angle qui n’est pas normal à la course du vent ; il y a donc aussitôt déplacement de l’appareil.

A quatre cordes, c’est le même effet, mais doublé. On a donc direction verticale et horizontale de la surface offerte au vent.

Mais à trois cordes l’action, quoique se simplifiant, se complique comme adresse à dépenser ; le cerf-volant devient plus perfectible comme effets possibles.

Il faut toujours pour le lancer une corde maîtresse ; cependant je suis arrivé à m’en passer.

J’ai utilisé dans ma jeunesse cet appareil pour chasser un oiseau bien difficile à approcher.

Il y avait en Algérie à portée de ma lunette un terrain marécageux qui avait au reste la configuration de tous les marais pâturés, mais comme ce cas est très rare en France, je le décris :

Ce sol tourbeux sous l’action des pluies d’hiver se détrempait outre mesure. Quand le bétail y passait,