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APPAREILS AÉRIENS

J’attache l’appareil par 250 points différents, et me livrant à la suspension, on voit de suite se produire la déformation qu’aura l’aéroplane lorsqu’il sera en marche.

J’avais soumis le n°3 à cet essai, et je dois constater que j’ai eu à renformer et à amincir beaucoup de points défectueux.

Ce procédé a deux défauts, il est d’abord très long à établir et est ensuite assez coûteux. Les fils de caoutchouc, à l’époque, étaient très chers, puis il en faut 375 mètres. Mais, quand tout est en position, on éprouve une réelle satisfaction à se faire porter par tous ces points différents, qui, tirant tous également, font l’office d’autant de filets d’air de forces égales.

Si on remplace son individu par un poids pareil, on peut, en tournant autour, comme un sculpteur tourne autour de son œuvre, avoir une foule de points de vue différents qui font juger sainement de la bonne ou mauvaise tournure de l’aéroplane.

Le plus grand des défauts de ce système est de crever le cœur, en mettant à nu une quantité de défauts qu’on n’aurait jamais soupçonnés sans lui.

Un moyen bien moins coûteux, plus expéditif, mais qui donne des résultats renversés, par conséquent d’une étude bien moins facile, consiste à pendre au plafond l’aéroplane retourné.

On a eu soin de le fixer dans une position normale de marche, c’est-à-dire légèrement en V. Il suffit alors de lui pendre par le plus de points possible une charge de 75 à 80 kg. de plomb, qu’on a divisée en morceaux d’un poids minime : quelque chose comme une balle de fusil. Ces petits plombs, attachés par une ficelle munie d’un crochet, sont accrochés deux par deux, un à chaque aile, à des points correspondants, se contresemplant (sic) en un mot. La charge est donc ainsi di-