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LE VOL SANS BATTEMENT

cours est donc nul. Le tour complet sur lui-même est une fausse manœuvre qui doit être très dangeureuse.

Mais qu’au lieu du calme, il y ait un mouvement de l’air de 5 mètres environ, l’effet produit est complètement différent. Cet appareil sous l’action de la puissance de ce courant vivificateur, de cette force qui est un apport étranger à lui-même, arrive à être en plein acte de vol. Non seulement il est supporté par l’air, mais il peut puiser dans cette source de puissance la force qui l’élèvera et lui permettra de reproduire les manœuvres qui sont analysées au chapitre « Aspiration » qui sont le nec plus ultra des actes de vol des voiliers. C’est le vol sans battement qui s’établit.

Pour que ce fait fût faux, il faudrait que l’observation fût fausse, ce qui est impossible ; son explication serait-elle absolument erronnée que le fait n’en resterait pas moins un jalon absolument fixe et exact auquel on peut se fier bien plus sûrement qu’à toutes les analyses possibles.

L’expérience, la preuve à donner que l’aéroplane peut voler consiste donc à construire l’appareil que je décris : qu’on arrive à produire cette vitesse de translation de dix mètres contre le plus léger vent, qu’on porte les pointes en avant et on verra bien si la preuve se fait, si l’enlèvement se produit. Les dangers sont nuls ; il n’est pas nécessaire de s’élever beaucoup : deux ou trois mètres sont suffisants, on verra bien, et sans rien risquer, si on peut arriver à neutraliser, au moyen de l’utilisation adroite de la force du courant, cette chute inéluctable par le calme d’un angle de dix degrés.

On ne pourra arguer dans ce cas des dangers à courir, de la non suffisance de l’activité humaine, la manœuvre est simple et lente. Il y aura assurément à