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APPAREILS AÉRIENS

et l’attraction, en lutte avec le vent, avait fait le reste. Il n’avait assurément pas pris chaud à exécuter ce passage, et moi, je n’en pouvais pas dire autant.

Aussi, comme tout le long de la route je maugréais contre l’ineptie de l’homme qui n’ose pas songer à l’aéroplane, parce qu’il est effrayé par l’énorme force qu’il se figure être nécessaire pour s’enlever et se diriger surtout contre le vent.

Toutes ces leçons de l’oiseau, nous permettent de dire qu’un aéroplane fixe, animé sur l’eau d’une vitesse de 10 mètres environ à la seconde, ne pourra réussir cette manœuvre qu’à la condition d’avoir les pointes des ailes portées exactement à l’arrière, et que le transport des ailes à l’avant, dans la position du vol ordinaire moyen, suffira, non seulement pour l’enlever de l’eau, mais même pour le projeter assez haut en l’air pour que l’appareil se trouve dans des conditions rationnelles de planement.

Le tout est d’avoir un appareil pouvant être propulsé avec une vitesse de 10 mètres à la seconde contre un vent moyen.

Voici une ébauche de cet aéronef, tel que je le conçois. Je vais essayer de la présenter sous sa forme la plus simple[1].

Je conserve cette carcasse d’osier sous laquelle est fixée une feuille d’aluminium. L’ensemble de ce bateau ressemble à une grande carapace de tortue de mer dont le côté arrière fait l’avant du flotteur. Le tout est presque plat et n’enfonce que de 0ᵐ10 au plus dans l’eau ;

  1. Dans l’Empire de l’Air, p. 262, Mouillard fait de l’appareil, la description suivante :
    « Sur un bâti puissant, en ormeau, châtaignier ou bambou, le plus résistant possible, je fixerai une enveloppe légère en osier, ayant la forme du corps d’un oiseau. »
    « Cette forme d’osier serait recouverte d’une feuille d’aluminium, de manière à faire un bateau. »