Page:Le vol sans battement.pdf/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

Bourguay Marguerite Françoise Antoinette, domiciliés quai de Bondy 162. »

Louis fut l’aîné d’une famille de six enfants. Il avait deux frères : Amédée et Henri, et trois sœurs, Adèle, Marie et Marguerite. Amédée avait quatre ans de moins que Louis, et Henri deux ans de moins qu’Amédée.

Dès les jeunes années de Louis, la famille alla habiter un appartement de la Place Neuve des Carmes (l’immeuble porte actuellement l’adresse : Rue Terme No 12), et l’on raconte que les enfants y vécurent avec une grande liberté, gâtés par un père très bon.

À l’âge de dix ans, Louis fut mis aux Lazaristes où ses frères devaient successivement le suivre quelques années plus tard.

Les Lazaristes est une institution que les Frères des Écoles Chrétiennes ont dirigée de 1838 à 1904. Ce pensionnat est au centre de Lyon. Du quai de la Pêcherie, on aperçoit ses bâtiments sévères à mi-côte sur la colline de Fourvière. De grands arbres les dominent. En 1844 l’établissement comptait un peu plus de 300 élèves, on y donnait l’enseignement primaire supérieur, et les élèves ne se présentaient à aucun examen ; ils se destinaient surtout au commerce et à l’industrie.

Dans cette maison austère, Louis Mouillard apparut tout d’abord comme un élève un peu sauvage. En 1844 il débute en septième classe, et obtient en fin d’année le prix de botanique. Les deux années suivantes, en sixième et en cinquième, il semble se désintéresser de toute étude quelle qu’elle fût. Il emploie une grande partie de son adresse, qui est très vive, à organiser de joyeuses plaisanteries de collège, qui formeront plus tard, pour sa famille, les pages facétieuses de sa légende d’enfant.