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LE VOL SANS BATTEMENT

le type aéroplane dans lequel l’aile est construite en deux portions reliées par une charnière, organe difficile à produire, pour employer l’aile en un seul morceau, qui est d’une construction infiniment plus simple et plus solide.

Un moyen de la faire rigide et légère est de s’adresser à un fort bambou (fig. 5), jeune, par conséquent qui n’est pas encore plein ni lourd ; se servir de cette puissante tige de 0ᵐ10 ou 0ᵐl2 centimètres de diamètre comme élément osseux de l’aile et des tiges fines qui sont sa ramure, parfaitement fixées à lui-même par la nature, comme pennes de plumes.

On peut également employer la hampe d’agave ou celle du grand fucroya spinosa, bois légers, fibreux et parfaitement résistants, qui pourront remplir ce même emploi d’ossature de l’aile.

On aura eu grand soin de choisir les bambous ou les hampes de courbes pareilles et contraires. C’est un point intéressant à soigner, si on ne veut pas être ensuite obligé de corriger constamment les défauts de marche produits par la dissemblance des plans. On arrive assez facilement à obtenir des formes correctes et semblables en prenant les bambous ou les hampes avant leur maturité. A cet état, toutes les parties ont la souplesse du bois vert. On courbe toutes ces branches fines, toutes ces tiges ; on les dévie de manière à fournir le bâti cherché. Comme elles sont fixées à la grosse tige par leur attache naturelle, elles tiennent donc parfaitement.

Ces hampes ou ces bambous ne sont jamais absolument droits ; on profite de cette courbe pour faire avec la pointe la bordure du bout de l’aile. Pour cela faire, on cintre l’extrémité et on la maintient dans cette position de ressort tendu au moyen d’une attache. On dispose ensuite les petites branches, à chaud s’il le faut,