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LE VOL SANS BATTEMENT

j’avais eu sous la main un gymnasiarque instruit de la question, j’aurais probablement tenté l’effort de l’essai, tandis que réduit à mes seules ressources, j’ai abandonné, et cela sans avoir même pu essayer ce que produirait ce nouvel engin.

Non seulement la collection d’aviateurs devrait avoir la tranquillité d’esprit, mais elle devrait être pourvue d’un local spécial, permettant la construction et facilitant l’expérience.

L’atelier est peu de chose et n’a rien de particulier : c’est un vaste local situé dans un grand centre. Paris, autant que possible, afin d’avoir tout sous la main et perdre le moins de temps possible. Mais, en place, le lieu d’expérimentation demanderait d’une manière impérieuse des qualités particulières qui sont cependant faciles à réunir.

Il faudrait sur le bord de la Méditerranée[1], mer chaude, une propriété faisant falaise afin d’avoir des à pics, des barques ; être installé là d’une manière commode. Un petit atelier de réparation bien fourni, parce que, dans les expériences on est maladroit, on casse beaucoup. Il conviendrait qu’il y eût un docteur dans la société, cela donne de la hardiesse, on ne se sent pas abandonné.

Assurément qu’un faisceau de quelques aviateurs, parfaitement choisis, munis de toutes ces facultés d’exécution et d’expérimentation, arriveraient à faire de bon ouvrage. Ils construiraient divers appareils en hiver et les essayeraient dans la saison chaude, quand les bains sont possibles.

Que faudrait-il pour réunir ces quelques personnes chargées d’élaborer ce problème, insoluble jusqu’à ce

  1. Dans l’article d’Aéronautics, Mouillard proposait aussi le Golfe du Mexique.