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LE VOL SANS BATTEMENT

seulement, elles sont suffisantes pour produire le vol de parcours simple, qui est le seul objectif que nous puissions avoir pour le moment.

Revenons au battement.

Qui a produit le battement ? Pourquoi certains oiseaux ne battent-ils pas des ailes et pourquoi la plupart d’entre eux s’escriment-ils à s’enlever et à se propulser ?

Il n’y a qu’à réfléchir une seconde pour voir la réponse précise à donner. L’oiseau frappe l’air pour deux raisons : d’abord parce qu’il est trop faible de masse, trop petit pour pouvoir planer ; puis, même quand il le peut, pour aller plus vite qu’il n’irait par le planement.

Donc, tout rameur est d’autant plus rameur qu’il est plus petit de masse, et le voilier produit d’autant plus facilement le planement qu’il est plus lourd.

Que serons-nous, l’homme volateur ? Serons-nous léger ou lourd ? Bien lourd assurément ! Donc nous sommes, par le fait de notre énorme masse, rangés malgré nous dans les voiliers à outrance. Que nous le voulions ou que nous ne le voulions pas, c’est comme cela. Vouloir ramer quand on pèse 100 kilog., c’est vouloir mettre la pyramide sur sa pointe ; c’est chercher l’impossible probablement et, à coup sûr, attaquer le problème par son côté le plus difficile.

Une des causes qui font que j’écris ce chapitre, c’est d’avoir conscience que l’aviateur rameur exagère dans ce genre de vol l’importance de l’acte de soutènement.

Le rameur, surtout le très petit moineau, mésange, rossignol, est assurément au départ un rameur exact, c’est-à-dire qu’il s’enlève à bout de bras, et cela sans aucun subterfuge. Il ne compte, dans ce cas, sur aucune action de glissement. Pour lui, l’air est toujours considéré comme étant au repos parfait ; mais, dès que son élancé atteint quatre ou cinq mètres de vitesse, le vol,