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LE VOL SANS BATTEMENT

qui passe par les deux épaules est le double de celui qui passe par la colonne vertébrale et le sternum.

Telle est la forme qui dans les êtres permet la plus grande célérité dans l’eau et dans l’air. La nature n’a pas trouvé mieux !

C’est cette observation qui, reproduite d’une manière incomplète, a amené l’essai infructueux du bateau plat de Genève. Idée à reprendre, car, là, doit être la clef des gabaris capables de donner des vitesses excessives.

Les constructeurs de bateaux arrivent lentement par tâtonnements successifs à cette disposition, et il n’y avait qu’à regarder autour de soi pour trouver des modèles tout faits. Effectivement sans aller au pôle sud chercher l’apténodyte introuvable, qui, à part le moment où il niche, n’est visible que quand il saute hors de l’eau, dans nos mers, en hiver, sur nos lacs même (Voir la collection des oiseaux du lac au musée de Genève), on trouve une série d’oiseaux qui démontre le bien observé de cette coupe.

Chez les animaux suivants les grands diamètres sont d’autant plus prépondérants sur les petits que la rapidité de vol ou de nage est plus grande :

Oie, qui pivote sur elle-même en nageant, ne bouge pas de place ; c’est tout à fait un type d’immobilité ;

Cygne, flotteur gracieux mais nullement rapide ;

Canards et sarcelles, bien autrement véloces que les deux précédents, et plongeant surtout infiniment mieux ;

Puis viennent les grèbes, les petits plongeurs divers, le cat-marin, et enfin le rapide imbrin, qu’on ne pouvait tuer avec le fusil à pierre, tant sa plongée est rapide.

Chez ces oiseaux, le corps tend à la tournure indiquée plus haut, et y arrive dans toute sa pureté chez ces deux sommets de la famille des Alcadées : les pingouins dans le Nord et les apténodytes dans le Sud.