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LE VOL SANS BATTEMENT

toutes les spéculations qu’on pourra échafauder sur ce sujet.

Toutes ces digressions sont là pour nous amener à la question qui nous intéresse spécialement : la pénétration de l’air.

Ne cherchons rien, n’inventons rien, ne nous creusons pas la tête inutilement ; tout est trouvé, les modèles sont tellement abondants que le seul embarras que nous ayions est celui de bien choisir notre sujet d’étude.

Les petits êtres chez lesquels nous voyons apparaître le pouvoir de voler n’ont presque pas à envisager cette question. La rapidité est peu de chose pour eux. L’aile les élève plutôt qu’elle ne les transporte, témoins les petits coléoptères, les moustiques, etc. Là, point de disposition spéciale pour obtenir la rapidité ; aussi est-elle à peu près nulle.

A mesure que l’être ailé grossit, à mesure cette fonction croît et devient de plus en plus prépondérante ; voyez les mouches, les abeilles, les phalènes, sans parler de ce sous-ordre d’insecte à vol lent, l’immense famille des, papillons.

Si nous abordons la classe des oiseaux, le vol s’allonge avec l’augmentation de la masse, mais nous remarquons aussi que la nature de la surface a aussi une grande importance. L’oiseau va, comme plumage, de la surface pulvérulente à la surface grasse : canaris, gallinacés poudreux, à vols lents, à comparer au martinet presque gluant qui pue l’odeur particulière de sa graisse lubrifiante.

Pour se bien persuader de l’action de la nature des surfaces sur les oiseaux on n’a qu’à prendre deux oiseaux morts, autant que possible de vol rapide, semblables d’espèce et de volume ; soit deux pigeons du même poids. Lier l’un avec des fils dissimulés sous les plumes ; mettre l’autre dans la même position, mais