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APPAREILS AÉRIENS

En marine, où cette propriété de la matière devrait être étudiée à fond, on semble, malgré son importance, la négliger beaucoup trop. Cependant les gens de mer ne sont pas sans avoir observé qu’une coque qui sort du bassin de radoub fait à vitesse égale une économie importante de charbon, que le bois de chêne file mieux dans l’eau que le sapin, que le teck et l’acajou leur sont supérieurs, que le cuivre non peint court mieux que le fer. Quelques-uns d’entre eux se sont même aperçu que certaines peintures procurent quelques heures d’avance dans les traversées d’une certaine longueur, toujours à dépense de charbon égale et à temps similaire.

On a cherché à rendre la coque des bateaux glissante ; pour cela, on a essayé le pétrole, l’huile et même l’air, qui, lancé à l’avant par une quantité d’ouvertures, fait que le bâtiment roule sur des globules d’air et doit voir son traînement diminué. Ces divers procédés, faute de résultats bien précis, ont été délaissés.

Toutes ces remarques et tous ces essais nous montrent que nous avons affaire à une question importante. Voyons donc comment s’y prend le grand maître quand il veut économiser la dépense de force et par cela même procurer la célérité.

Chez les animaux qui ont à se mouvoir dans la terre, nous remarquons deux faits qui leur sont particuliers. D’abord une forme spéciale, toujours la même, qu’ils soient d’une échelle ou d’une autre des êtres, et une faculté de glissement excessive.

La forme est le cône à l’avant et le cône à l’arrière : vers de terre, souris, taupe, etc. Chez ce dernier animal, le sens d’effilement, qui ne permet aucune renflure, est tel qu’il lui a atrophié les os du bassin : la taupe ne produit pas ses petits comme le reste des mammifères ; chez elle, l’opération césarienne s’effectue toute seule à chaque portée.