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APPAREILS AÉRIENS

Ce phénomène de pénétration simule, à s’y méprendre, une aspiration ; elle a pu tromper M. de la Landelle qui a créé ce mot ainsi que beaucoup d’autres de cette science ; mais elle ne supporte pas une analyse serrée[1].

Au moyen du transport à l’avant du centre de gravité, obtenu mécaniquement par la déformation de l’aéroplane, par la mise à l’arrière des pointes des ailes, on arrive à équilibrer tout courant d’air, même celui auquel est exposé un grave dans sa chute dans l’espace. Les faucons et les aigles qui plongent ne se relèvent, arrivés à fin de chute, qu’en utilisant ce déséquilibrement : un simple petit changement de place du centre de gravité, qui est porté légèrement en arrière, transforme la tombée en remontée, et ils n’emploient que cette simple manœuvre. L’aigle a des plongeons de deux cents mètres de hauteur : il commence à se retourner à dix mètres du sol, touche terre du bout des griffes pour enlever sa proie, et remonte avec une vitesse à peu près semblable à la descente.

Dans cet examen difficile, il n’y a que l’attraction et le déplacement du centre de gravité qui soient utilisés ; à plus forte raison dans le cas de la simple pénétration d’un courant, fait qu’on nomme improprement aspiration.

Pour résumer l’exposé de cette question, nous pouvons dire, sans nous avancer ni violer aucune loi de la physique, que :

  1. G. de La Landelle est l’auteur d’un ouvrage ayant pour titre Aviation ou Navigation aérienne sans ballons, publié en 1863, chez E. Dentu, Editeur-Libraire de la Société des Gens de Lettres à Paris, 17 et 19, Galerie d’Orléans au Palais Royal.
    G. de La Landelle a publié en outre de nombreaux ouvrages sur les gens de mers et la navigation maritime. Dans son ouvrage « Le Tableau de la mer  », le chapitre XII traite de l’ « Aéronef ».