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LE VOL SANS BATTEMENT

la distance est assez grande pour que la colonne d’air mise en mouvement soit plus grande que le diamètre du ballon qu’arrivera-t-il ?

Il reculera, n’est-ce-pas !

Hé bien, non, il reçoit le choc de cette colonne d’air sans reculer.

Cependant, ce même courant, s’il a à agir sur un duvet posé sur le sommet du ballon, l’entraîne avec une vitesse égale à la sienne, et n’a aucune action sur le gros corps sphérique du ballon qui est encore plus impressionnable que le duvet, car la plume a un poids, tandis que lui n’en a pas.

D’après cela, un ballon devait rester immobile dans un courant d’air ? Ce n’est pas ce qu’on observe, cependant ! Nous voyons les ballons se mouvoir avec environ la même vitesse que le courant d’air dans lequel ils sont, du moins, c’est ce qui semble être à première vue ; il doit y avoir un retard, mais à coup sûr, il est minime. On le démontre au moyen de duvets et on voit que le retard du ballon sur la vitesse du vent est très peu de chose.

Voici donc deux expériences qui semblent se contredire. Il n’en est rien, cependant.

Le ballon, s’il était pourvu d’une surface absolument glissante sur laquelle l’air n’aurait aucune prise, ne pourrait s’accrocher à rien ; le ballon, disons-nous, reculerait devant le coup de vent subit de la quantité juste qui correspond à l’arrivée de la contre-pression, car la pression avant a lieu avant celle d’arrière, puis une fois la contre-pression arrivée, théoriquement, il doit résister au courant d’air, poussé qu’il est également par l’avant et par l’arrière.

On voit en étudiant avec attention l’expérience que je viens de citer, que, quand il reçoit le coup de vent, il n’est entraîné que d’une quantité si minime qu’on com-