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LE VOL SANS BATTEMENT

Le planement en rond dont il est parlé au chapitre du vol à la voile est-il plus concluant[1] ? Non, il n’implique pas forcément l’aspiration : elle peut être niée. Il y a dons l ’économie de cette manœuvre une foule de rapports qui ne rendent pas d’une absolue nécessité le besoin d’admettre l’aspiration.

Pour trancher la question, nous allons présenter un cas où il n ’y a pas moyen de tergiverser, car c’est un vol toujours contre le vent.

Cet oiseau est, je crois, complètement inconnu, au moins dans ses manœuvres. Je ne l’ai vu que trois fois, mais comme compensation je me suis trouvé, comme longueur de temps et comme position, dans d’excellentes conditions d’étude.

Page 22 de l’Empire de l’Air se trouve l’énoncé, en quelques lignes, d’une manœuvre extraordinaire produite par deux aigles. Cette observation, qui est d’une importance énorme par l’horizon qu’elle ouvre à l’aviation, était d’une rareté telle qu’elle amenait le doute. Je me suis souvent demandé si j’avais bien vu. Si des milans ne l avaient ébauchée de temps en temps, je n’aurais pas osé, malgré tout l’intérêt qu’elle comporte ; une évolution entrevue une fois seulement n’est pas dans des conditions traditionnelles de présentation.

Me trouvant, il y a quelques années, en partie de chasse aux canards sur le Nil, j’eus tout à coup en vue quatre grands oiseaux que nos coups de fusil avaient fait envoler. Ils restèrent visibles une grande partie de la journée. Avec de très fortes jumelles je pouvais les rapprocher assez pour bien préciser l’espèce et les étudier avec facilité. C’étaient des balbuzards, variété afri-

  1. Voir l’Empire de l’Air, p. 41, le chapitre qui a pour titre Le vol des voiliers