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APPAREILS AÉRIENS

trouvèrent rien de mieux que de dire qu’il est attiré, qu’il y a aspiration.

Attiré par quoi ? Aspiré par qui ?

La réponse a toujours été : mystère, phénomène inexpliqué ; ils ne sont pas allés plus loin.

Cette réponse ne peut nous suffire ; nous devons chercher à en donner une autre plus sérieuse.

Nous avouons n’aborder cette question qu’avec les affres de la peur, la considérant comme la plus compliquée, la plus difficile à élucider de l’aviation. L’effroi qu’elle cause est produit par le côtoiement constant de la bêtise, qui est un voisinage qui paralyse la pensée et l’entrave, non seulement dans son exposé, mais même dans sa conception.

La nature est tellement forte dans ce phénomène que sa démonstration constante, son expérimentation de chaque instant devant nos yeux n’amène à notre entendement ni l’explication ni la croyance.

Nous ne voulons pas en croire nos yeux ! Cependant, lorsque, à force d’observer, on s’habitue par la fréquence à envisager ce phénomène, il vient à l’esprit l’idée de se l’expliquer : ce que nous allons essayer de faire et cela avec toute la sincérité et la naïveté possibles ; nous disant qu’un pionnier de l’air doit oser dire ce qu’il pense.

C’est donc ce phénomène paradoxal d’un corps pénétrant un courant que nous allons envisager ; c’est l’oiseau allant à contre-sens du sens naturel où il doit aller, où doit l’entraîner le courant d’air ; et cela sans développement de force, sans battement d’ailes, sans aucun acte de propulsion en avant, que nous allons essayer d’expliquer.