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LE VOL SANS BATTEMENT

suivait le courant d’air, déviait de la ligne qui va du bec à la queue. Cette déviation se traduisait à l’instant par une traction sur le cordonnet opposé à cette nouvelle direction du drapeau ; le plan était amené à faire résistance sur l’air et par conséquent à ramener l’appareil contre le vent.

C’était un commencement d’exécution d’un ordre de pensées qui me poursuit depuis longtemps, mais que faute de moyens et de temps, je ne puis produire : c’est l’appareil aviateur automatique.

Son but final est de faire enlever et diriger dans une direction précise un aéroplane de 80 kilogrammes. Ce n’est assurément pas beaucoup plus difficile à combiner et à exécuter que les petits appareils inventés par MM. Penaud, Hureau de Villeneuve, Jobert et autres...

J’avais commencé un appareil de 5 mètres d’envergure, type pélican, devant partir de l’eau et se reposer sur l’eau [1], et fournir entre le départ et le repos une course planée qui par certains jours de vent devait être bien intéressante.

Le départ devait être produit par la vitesse procurée par des pattes de palmipèdes [2], et par une dizaine de battements énergiques d’ailes du système décrit dans le présent livre, à la fin de l’Aviation [3].

Le repos automatique était décidé par l’approche de la surface de l’eau : un petit lock pendu à une corde attrapait l’eau, ce tirage ouvrait un robinet et le gaz comprimé faisait battre cinq fois les ailes dans la position qui arrête la translation ; l’appareil immobilisé se posait sur l’eau.

  1. Cf. Dans l’Empire de l’air, p. 258 : « Le désideratum de la direction aérienne est, nous l’avons dit, une machine pouvant partir par un temps calme, de la surface de l’eau »
  2. Voir: Empire de l’Aire, p. 259 et suiv.
  3. Voir plus loin « Le Vol ramé » p. 138 et suiv.