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APPAREILS AÉRIENS

table régulateur de la direction horizontale, mais il a le défaut d’exiger pour devenir efficace beaucoup de vitesse de translation. C’est, en résumé, toujours la queue avec ses qualités et ses défauts ; elle n’agit que quand l’air la frotte vivement.

Un de ces appareils était assez intéressant pour mériter une description.

Je cherchais la direction automatique contre le vent et j’ai eu recours au gouvernail vertical pour la produire.

L’appareil se composait d’un aéroplane ordinaire de 1 m. 75 d’envergure. L’attache du gouvernail qui devait régler l’orientation était une tige de fer plantée verticalement où serait la tête de l’oiseau, c’est donc au milieu de l’avant. Sur cette tige se fixait un drapeau mobile, parfaitement rigide. La longueur était égale à l’envergure de l’appareil : il dépassait donc de beaucoup la queue, ce qui faisait un gouvernail de 1 m. 75, placé verticalement sur le dos de l’aéroplane. 11 était construit en plumes de paon ébarbées et en papier de Chine.

Au bout de chaque aile, à la place de la sixième rémige, de l’annulaire ; j’avais établi deux petits plans mobiles collés à ces deux points. Il s’agissait de faire mouvoir ces plans, de leur faire présenter au moment opportun un angle qui ferait retenue sur l’air, l’accrocherait et produirait ainsi une action directrice.

Deux simples cordonnets attachés à l’extrémité de chacun de ces plans mobiles, passant par un anneau fixé à la place du pouce, et l’autre bout fixé au gouvernail vertical firent l’affaire. Les deux cordonnets étaient attachés à 0 m. 25 de la tige de fer faisant charnière, ce qui faisait que l’effort de l’air était augmenté de toute l’action du levier.

Quand l’aéroplane en marche voulait suivre une autre direction que celle de vent debout, ce drapeau rigide