Page:Le vol sans battement.pdf/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
APPAREILS AÉRIENS

Ces trois jambes brisées : Malmesbury, Guidotti et Dante ; accidents absolument semblables, nous portent à penser que les appareils étaient à peu près les mêmes. On peut supposer que la position de l’homme était la verticale, puisqu’ils sont tombés sur les jambes qu’ils se sont rompues. Cette position debout implique un appareil simple, quelque chose de ressemblant à celui dont je me suis servi sous la rubrique 3ᵉ essai [1].

Et cette autre réussite récente Francisco Urujo aurait fait en 1863, d’après le Courrier d’Andalousie, de Malaga, une lieue en moins d’un quart d’heure, parcours mesuré en ligne droite, mais qui par le fait a dû être bien plus long.

Ce paysan espagnol, assurément mal outillé, peu lettré, c’est probable, et qui fournit cependant un résultat complet !

D’abord le-fait est-il vrai ?

Il est presque certain qu’il n’est pas faux, car la tradition et même des écrits ne sont généralement pas si inventifs que cela. Dire que ce qu’on raconte est absolument exact et peut-être un peu exagéré, mais la légende doit reposer sur un fait positif ; il n’y a pas de fumée sans feu. Urujo avait probablement vu les planeurs exécuter leurs évolutions qui ne demandent aucune dépense de force. Il avait eu la possibilité d’étudier dans son pays le gyps occidentalis des sierras, qui vole parfaitement ; il s’était dit que ce problème n’est qu’un tour d’adresse et avec de la patience et beaucoup de bon sens il était parvenu à l’imiter.

Servons-nous maintenant pour nous diriger dans cette revue de ce qui a été fait du tableau d’aviation de M. E. Dieuaide[2].

  1. Voir l’Empire de l’Air, p. 247.
  2. M. Dieuaide, secrétaire de la Société Française de Navigation aérienne, dressa en 1880 son Tableau d’aviation, d’après des documents