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APPAREILS AÉRIENS

on voit se reproduire alors d’une manière ponctuelle les phénomènes de direction produits par l’oiseau.

Toutes ces reprises d’expériences — car on ne réussit pas du premier coup — nous font remarquer que ce déséquilibrement est, comme le précédent, d’une action assez faible, et qu’il ne nous permettrait pas d’expliquer les brusques évolutions que l’oiseau se permet en pleine vitesse, d’autant plus que l’action de cette manœuvre est plus accentuée par les vitesses faibles que par les fortes.

L’oiseau a donc ces deux moyens de déséquilibrement, mais il doit en avoir d’autres plus actifs. Il s’agit de les découvrir.

Allons étudier. Voyons sur nature opérer les professeurs : c’est le véritable moyen d’apprendre. Le milan, qui a le vol si torturé, nous indiquera le procédé qu’il emploie.

Nous venons de recevoir une bonne leçon : vent fort, 15 mètres à la seconde. Mes milans, qui ne me craignent nullement, planent à moins de 10 mètres au-dessus de ma tête et me permettent de les regarder sans s’effrayer et se mettent à ramer. C’est donc tout à fait le plein vol en chambre, visible, facile à étudier, et durant tant qu’on veut ; et même avec reprise de l’exercice quand on n’a pas bien compris. En somme aujourd’hui, il est commode au possible d’étudier ce point délicat du vol : la direction horizontale.

Voici ce qu’on voit, revoit, ce que ces bons milans me ressassent à chaque minute.

Ils ont nécessairement le bec au vent. Comme la désorientation est de chaque instant il y a, à chaque changement de direction, un effort de l’annulaire qui remet l’oiseau dans la bonne direction. − Je donne le nom de plume annulaire à la sixième plume de l’aile.

La queue fonctionne en même temps, mais on saisit