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LE VOL SANS BATTEMENT

de direction mais même à la nier et à démontrer positivement le contraire. On arrive même à penser qu’il est juste que l’aile la plus longue retarde sur l’aile la plus courte et que le cercle décrit ait la grande aile pour centre, car elle fait levier.

L’expérience et le raisonnement donnent donc tort aux oiseaux.

N’abandonnons pas pour cela cette étude. L’observation indique que les oiseaux se servent très souvent de ce moyen et l’observation est un fait sérieux.

Il faut pour arriver à l’explication de ce cas difficile, raisonner encore mieux et expérimenter avec plus de précision.

L’appareil avec lequel on opère est un aéroplane défectueux, à surfaces inégales et à courbes dissemblables au repos, qu’est-il sous pression de marche ? — Probablement encore plus imparfait. Tandis que l’oiseau a deux ailes de surfaces égales et surtout de courbes absolument identiques. Avec cela, quand l’aéroplane est chargé du poids de l’oiseau, l’appareil vivant, loin de se déformer, gagne tellement en perfection qu’on peut dire que ces deux ailes n’éprouvent aucune difficulté à pénétrer l’air. C’est tellement vrai, que la vue de l’oiseau se mouvant sans effort dans le fluide aérien, a fait naître l’idée de l’aspiration : fait impossible, mais si l’aspiration n’existe pas, la faculté de pénétration est telle chez certains volateurs, que le retard que peut donner la tranche de l’aile peut être considérée comme une quantité négligeable.

Il est donc compréhensible qu’une manœuvre d’une action faible, mais faite par un appareil aussi perfectionné que l’aéroplane-oiseau, produise un résultat précis que nous ne pouvons répéter que difficilement avec nos instruments défectueux.

En opérant cependant avec un aéroplane très soigné,