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APPAREILS AÉRIENS

monnaie garnie de cire. Ce poids éloigné du point de charge utile, fixé à droite ou a gauche, fait tourner l’appareil du côté où est la charge. Il produit la direction horizontale que nous cherchons, mais nous remarquons que son action est faible et que ce n’est pas ce procédé que nous devons employer pour nous procurer une direction active. Il peut servir pour décider le sens de direction d’un grand cercle, mais est inutilisable dans toute manœuvre rapide.

Essayons d’un autre système. Renversons la question, c’est-à-dire prenons un aéroplane à mouvement de mains variables.

Après l’avoir mis à l’angle qui produit le moins de chute possible, conservons cette même surface totale, ’ mais changeons la position et la surface respective des deux mains ; c’est-à-dire, en en augmentant une et diminuant l’autre de la même quantité ; portant l’une en avant et l’autre en arrière.

Nous remarquons que ce genre de déséquilibrement est plus actif que le précédent, l’appareil se met à tourner comme je l’ai énoncé page 229[1], c’est-à-dire qu’il se met à décrire des cercles dans lesquels l’aile pliée est dirigée vers le centre et l’aile étendue vers la circonférence.

A ce propos je dois mettre le lecteur, qui voudrait répéter cette expérience, en garde contre les difficultés qu’elle présente. Je relaterai seulement celle-ci :

Il arrive très souvent que l’aéroplane tourne du côté de l’aile la plus longue, et cela avec un entêtement qui engage non seulement à mettre en doute cette action

  1. Voir l’Empire de l’Air, où il est dit à la page 229 :
    « Quand un oiseau décrit un rond, l’aile du côté du centre est toujours moins étendue que celle dont la pointe décrit la circonférence : de sorte que, en voyant un voilier ployer légèrement une aile, on sait qu’il va tourner de ce côté. »