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LE VOL SANS BATTEMENT

d’une action longue et lente. La pression ne se traduit pas par un coup sec, mais par une poussée allongée.

Cette action, parfaitement visible dans le vol ramé du faucon pèlerin, l’est encore bien plus dans le vol à poussée perpétuelle des oiseaux de mer. Qui a regardé voler cinq minutes une mouette est persuadé de cette lenteur dans la poussée, qui n’a rien de comparable, comme effet avec l’acte, explosible tant il est rapide, du véritable fouet.

Nous pouvons donc dire que dans le vol ramé la poussée en avant peut être d’autant plus allongée (quoique cependant portant en plein et sans perte d’effort) que la vitesse de l’oiseau ou de l’air, ou pour dire mieux le mélange des deux, est plus rapide. Nous pouvons ajouter que chez les oiseaux de mer le coup de poussée est bien plus lent que le coup d’enlèvement dans le départ.

Les aviateurs qui ont étudié le coup de fouet ne doivent avoir observé que l’oiseau à vol bref : pigeons, tourterelles, etc, et qui étaient peu lancés ; car, le coup de poussée donné en plein vol est même pour ces oiseaux un de leurs coups d’ailes le plus lent.

Le lecteur sait ce que nous avons comme vautours. La poule de Pharaon peut se rencontrer sur chaque terrasse un peu haute. Les gyps divers sont comme je les décris. L’arrian et surtout l’oricou sont très rares. Il y a plusieurs années que j’en ai aperçu sur la ville ; mais cela n’implique pas que ces oiseaux aient quitté le pays. Pour les rencontrer, ainsi que les gypaëtes qui viennent de temps en temps nous visiter, il faudrait habiter le faubourg nord ou le faubourg sud, l’Abassieh ou le Vieux-Caire ; c’est là seulement qu’ils daignent se montrer, car les deux abattoirs sont dans ces quartiers.