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ETUDES D’OISEAUX

aussi diminuée de surface qu’il lui est possible de le faire : elle est alors juste de la largeur d’une seule plume, et l’œil ne discerne aucun mouvement de direction produit par ce gouvernail.

Jusqu’où irait ce déplacement du centre de pression sous l’action d’une vitesse encore plus grande ?

Voici la place d’une expérience facile à faire. Répétez pour vous en persuader celle-ci, qui date de loin pour moi.

Lancez un aéroplane avec une fusée allongée fixée dans le corps de l’appareil. Faites de la poudre d’action progressive, en fractionnant la charge et ajoutant de plus en plus de pulvérin à mesure qu’on arrive plus près de l’ouverture. Tenez la poudre légèrement humide et comprimez fort, vous obtiendrez une fusée intéressante comme progression dans l’effet du recul. Ainsi construite, fixez-la par le tâtonnement sous l’aéroplane au point où l’appareil produit la course la plus correcte. Allumez-la de façon à ce qu’elle se mette à fonctionner quand l’aéroplane est en plein mouvement, c’est-à-dire, en pleine course sous l’angle de chute d’environ 10 degrés. Dès qu’elle entrera en fonction, l’angle de 10 degrés diminuera, il se transformera en 8°, 7°, 5°, atteindra l’horizontale, gagnera l’ascension et finira par la spirale et le brisement de l’aéroplane sous l’action d’une poussée devenue trop forte.

Ceci nous mène à penser que ce mot de coup de fouet, très employé par les aviateurs rameurs, est un terme faux qu’il conviendrait de changer. Le véritable coup de fouet a une action tout à fait brève. La détonation qu’il produit indique la rapidité du déplacement de la mèche de cet instrument. Dans le vol ramé rien de pareil ne se produit même dans le cas extrême de cet acte de vol. La poussée en avant, fournie par toutes les remiges formant ressort, existe, mais elle est