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LE VOL SANS BATTEMENT

de déloger du grand mastaba ouest, une paire de grands corbeaux, ainsi qu’un couple de faucons pèlerins.

Le grand corbeau du désert égyptien est toujours très curieux avec ses battements élastiques. Chaque coup d’ailes semble faire courber non seulement les rémiges mais l’aile entière. Je ne sais à quoi attribuer cet effet d’optique, car cela doit en être un, il est impossible de songer à faire ployer l’os.

Ils ont suivi en croassant la face est de l’immense pyramide, et, arrivés au tournant de la face nord, le coup de vent les a surpris et les a engagés à planer ; ce qu’ils font, au reste, avec la même grâce que le battement. Ce corbeau est décidément bien moins lourd comme allure que le grand corbeau européen. Il est de fait que ce vol est bien curieux ! pour le décrire d’un mot, on pourrait dire que c’est le type du vol élégant.

Les grands faucons sont toujours d’une étude-intéressante, surtout sur ce point où ils restent en vue pendant des heures entières.

Ce qu’ils ont surtout de remarquable et de très particulier, c’est le vol rapide avec ses battements lents quoique excessivement énergiques, mais ayant comme particularité spéciale d’être produits les pointes des ailes près de la queue.

C’est le nec plus ultra du coup de fouet, de la poussée en avant par le battement.

Si cette vitesse excessive était supprimée, il y aurait chute immédiate la tête la première ; et cependant il est en équilibre avec ou sans battement.

Qui l’équilibre ainsi, si ce n’est la loi du déplacement du centre de gravité ou de pression sous l’action de la vitesse ? L’effet directeur de la queue n’y est pour rien, car lorsque le pèlerin prend ce vol rapide il a la queue