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ETUDES D’OISEAUX

aucune gêne et sans l’ombre de fatigue ; et cela produit avec une régularité de machine. C’est la locomotive qui se promène, le tour mécanique qui élabore, sans effort son ruban de métal.

Aviateurs, tâchez de voir, là est tout. C’est la lime qu’on retrempe, le ciseau qu’on aiguise. J’étais amolli dans la recherche, me voilà hanté pour huit jours par ce spectacle.

Voyez ! Quand vous aurez vu, l’analyse sera facile.

Confinés dans des caves, comme le sont les malheureux aviateurs des grandes villes, il est clair qu’ils ont tout à deviner. La prescience est chose rare, les mathématiques produisent les effets que j’ai dit, il faut donc de toute nécessité aller étudier.

Moi-même, je ne suis pas parfaitement bien ; malgré qu’on puisse considérer le Caire comme une grande volière.

Que me faudrait-il, grand Dieu, pour me contenter !

Voici cependant, les principaux oiseaux qui habitent la ville et que je puis encore observer, malgré la difficulté que j’ai à me déplacer.

Commençons par les plus petits.

Les sylvies sont en Egypte ce qu’elles sont partout : une goutte de vif argent qui court, saute, se démène comme un petit diablotin qu’elle est. Ce n’est point un oiseau de passage, elle niche dans les maisons, mais malgré cette proximité permanente de l’homme, on la connaît à peine, cela tient au peu d’éclat de son plumage et à sa petitesse.

La bergeronnette nous arrive en octobre. Celle-là, c’est l’amie de l’homme, c’est le marabout de l’Algérie : être sacré pour tous. Elle vit de moustiques, et il y en a tant ! aussi est-elle familière à l’excès. Il y a en pleine ville du Caire un petit bras du Nil qui traverse la cité

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