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LE VOL SANS BATTEMENT

voler les oiseaux. Il laissait une réputation de collectionneur et d’artiste. Aussi, aucun parent ne s’étant depuis longtemps montré à ses côtés, ce fut dans la chambre du pauvre hère l’indiscrète visite de tous les amateurs de souvenirs.

La famille, négligeant une succession qui ne devait présenter aucun intérêt matériel, tant la détresse du défunt avait été manifeste, il était à craindre que tout ce qui restait des travaux de Mouillard fût à jamais perdu. Fort heureusement, le Consul de France au Caire remplit avec quelque soin son office, — peut être avait-il pressenti l’intérêt des recherches auxquelles le malheureux inventeur s’était livré toute sa vie, — et l’on s’inquiéta de mettre de côté les papiers trouvés dans la maison. C’est précisément ce qui, dans la dépouille du défunt, avait intéressé le moins les collectionneurs accourus.

Aussi peut-on considérer que « l’inventaire des papiers appartenant à feu Louis Mouillard » qui fut dressé le 22 novembre 1897, par ordre du Consulat de France comprenait à peu près tous les documents scientifiques intéressants laissés par l’auteur.

L’inventaire fut dressé par MM. Gaillardot-Bey et Legrain. Le premier s’était trouvé désigné du fait de sa qualité d’amateur d’art. On lui avait adjoint M. Legrain, Inspecteur des antiquités égyptiennes, collaborateur de Maspero, parce que l’on supposait que Louis Mouillard, qui s’était intéressé aux choses anciennes, pouvait avoir laissé, dans cet ordre, d’intéressants souvenirs.

Voici la copie de cette pièce, telle qu’elle fut délivrée en 1910 à M. Bianchi, par le Consulat de France au Caire :