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LE VOL SANS BATTEMENT

d’elles, un vaste espace peu éclairé, peu propre, encombré de fruits tombés des corbeilles, qui pourrissaient sur place. Ce lieu humide, rempli de moisissure, fut le séjour de prédilection de cet animal. Dans cet endroit ombreux il retrouva sa vivacité ; son occupation favorite était de piocher la terre avec son bec qui a la forme d’un pic. Il l’entre dans les trous produits par les vers, et cherche à saisir l’animal.

Cet oiseau est un marcheur, il ne grimpe pas à moins d’y être contraint. Il est probable que dans son pays il habite les forêts humides et très fourrées, et qu’il y vit de larves, de vers et d’insectes.

Avec le temps, ses ailes repoussèrent, et lui permirent de faire des promenades dans la rue. Ces ailes étaient longues et larges, couvertes, comme celles des oiseaux de nuit, du duvet spécial qui produit le vol silencieux, aussi, à première vue c’était à s’y méprendre ; on aurait juré une effraye se balançant lourdement sur ses ailes blanches.

Cet animal doit être avec le strygops un lien entre les perroquets et les oiseaux de nuit ; le strygops est le passage aux hiboux, et le licmétis, le passage aux effrayes.

A ce propos, d’où viennent les oiseaux de proie ? Par quelle succession de perfectionnements les oiseaux à vol court sont-ils arrivés à produire le vol plané dont la dernière note est la station permanente dans l’air sans dépense de forces ? Par quelle voie sont-ils parvenus à atteindre ces deux types excessifs : l’angle fixé dans l’espace avec une immobilité absolue, ou cet autre genre de station qui, quoique en mouvement a beaucoup de points de similitude avec la précédente, je veux parler du vol d’observation des vautours qui, par le calme, semblent pouvoir tourner indéfiniment dans le même cercle.