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LICMETIS NASICUS


Mon voisin, un arabe, marchand de fruits au Mouski, se procura deux de ces oiseaux et les mit en cage comme de vulgaires perruches.

Les kakatoës ont pour patrie le continent australien.

Ces deux oiseaux se battirent au point de nécessiter leur séparation. Une fois chacun dans sa cage, ils reprirent leur allure naturelle. Perchés sur une patte, le bec rentré dans la cravate, les yeux presque clos, ils ont tout-à-fait le faciès général de l’effraye (strix flammea) même couleur, même collerette ; c’est, de loin, à s’y méprendre.

Ils restent toute la journée immobiles ; mais quand la nuit arrive, ils se réveillent, deviennent inquiets, font des efforts pour s’échapper et poussent à intervalles très rapprochés un cri rauque, assez désagréable. Ce cri a cela de particulier qu’il s’éloigne des sons produits par les zygodactyles ; il a, comme tout le reste de l’animal qui le produit, une tournure nocturne.

Un de ces oiseaux parvint à s’échapper. Comme les amateurs ne se présentaient pas pour le second, son propriétaire lui coupa un peu les ailes et le laissa courir dans son magasin.

Ce licmetis trouva le local à sa fantaisie ; ce sol non pavé, les balles de fruits étalées sur des trétaux, à cinquante centimètres de terre, formaient au-dessous