Page:Le vol sans battement.pdf/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
LE VOL SANS BATTEMENT

serve touchante qu’il met à éviter toute plainte, les désillusions de l’auteur, éveilleront au plus haut point sa sympathie attendrie.

Il aurait donc pu sembler inutile de faire précéder les papiers de L.-P. Mouillard d’un long avant-propos : l’œuvre se suffisait à elle-même. Pendant les dernières années de sa vie, le glorieux précurseur avait employé toute son énergie à tenter de la faire paraître ; les ressources lui manquèrent ainsi que les concours étrangers.

N’était-ce donc point rendre un plus grand hommage à sa mémoire que de réaliser son vœu le plus cher, sans faire précéder son texte d’un hors-d’œuvre étranger ?

Il ne m’a point paru possible d’observer une telle réserve, pour la raison suivante :

À la suite de longues observations sur les méthodes suivies par l’oiseau pour utiliser les mouvements de l’océan aérien ou résister à ceux-ci, Mouillard est amené, dans le présent ouvrage, à exposer, à plusieurs reprises, les principes suivant lesquels doivent être construits les organes de direction des appareils aériens. Il apporte à la science aéronautique des révélations qui ne seront utilisées que vingt ans après, et dont la paternité ne lui sera pas attribuée.

Tous ceux qui sont au courant de l’histoire de la conquête de l’air, comprendront sans peine qu’ayant été mis en demeure de faire une aussi importante constatation dans les papiers de L.-P. Mouillard, il ne m’ait point été possible de les publier sans une enquête préalable. Je me suis assuré de la manière la plus stricte de l’authenticité des documents, dont l’intérêt historique se trouvait, par leurs révélations inattendues, singulièrement augmenté. Ce travail fait, il devait naturellement venir à l’esprit de rechercher si l’œuvre géniale de l’homme qui avait vu le vol sans battements d’ailes dix ans