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LE VOL SANS BATTEMENT

une époque douloureuse de la vie de Louis Mouillard, lui donna les moyens de poursuivre ses expériences.

Maintenant l’opinion du lecteur peut se faire Nous lui avons apporté des documents.

Au cours de cette relation d’une vie douloureuse consacrée à la science de l’aviation, nous n’avons pas eu d’autre objet que la vérité historique. Discuter de la propriété de l’invention, eut été faire injure à la mémoire de l’homme qui, ayant trouvé le mécanisme du vol des oiseaux, mit toute sa joie à donner à tous sa découverte.

Jusqu’ici, il était généralement admis que le gauchissement était le résultat de la science américaine. Dans une histoire où tout français a plaisir à reconnaître à chaque pas des idées dues au génie de sa race, il y avait cette exception grave. L’histoire de la découverte aéronautique aurait été purement française, sans cette trouvaille faite au dela des mers, par deux inventeurs qui n’étaient point de notre sang. Le gauchissement d’origine américaine ! Depuis huit années on ne cesse d’imposer cette formule toute faite ! Elle pèse sur l’histoire de notre découverte, comme un dogme, et sur notre construction, comme une tare.

Nous venons dire cette spécialité de fabrication américaine a été établie sur une donnée française.

Peu importe si le gauchissement dont Mouillard eut la notion dix ans avant les Wright, si la liaison du gauchissement et du gouvernail arrière, dont il a signalé l’intérêt pour rendre un appareil automatique, ont été perfectionnés, utilisés pratiquement, développés dans leurs applications, par d’autres que lui. Ce que sa mémoire revendique, ce n’est point la mise au point du détail, c’est le principe même, c’est l’idée.