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LE VOL SANS BATTEMENT

lames plates ou des rotins de matériel flexible, et, normalement, elle s’applique sur le filet. Des cordes sont attachées à l’arrière de cette portion, et passent, vers l’avant, à des anneaux où elles sont réunies et vont aux poignées placées près du bord intérieur des ailes. En tirant sur une de ces poignées, la portion J’ se courbe en dessous, et l’air est accroché, augmentant ainsi la résistance sur ce côté de l’appareil et le faisant dévier dans la même direction.

Tout autre organe équivalent pour produire à volonté une résistance plus grande de l’air sur un côté ou l’autre de l’appareil peut être employé, et je ne me restreins point à celui que je décris.


Voilà bien le principe du gauchissement. Ce texte, suffisamment clair par lui-même, l’est bien davantage encore si on le rapproche de l’exposé contenu dans la lettre de Mouillard donnée plus haut, et des développements du Vol sans battement. Si le mot : gauchissement n’est pas dans le texte, peu importe le principe s’y trouve. D’ailleurs il n’est pas indifférent de remarquer, en attachant surtout de l’importance à l’historique, — c’est là notre seul objet — que le texte du brevet fut rédigé par Octave Chanute lui-même et non par Mouillard. Celui-ci devait ignorer comment on procède en pareil cas.

Dans les papiers de Mouillard, nous avons trouvé dix-sept feuillets ayant pour titre « Traduction de la description de l’appareil Mouillard ». Ce document, entièrement écrit de la main de Chanute, fut envoyé à l’inventeur par l’ingénieur américain, dans le but de le renseigner sur les termes de la demande faite en son nom.

Les encouragements qu’adressent à Mouillard Chanute et les revues américaines traitant d’aéronautique, lui donnent une joie dont il était depuis longtemps