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Dames de l'Adoration Perpétuelle l'achetèrent en 1819, puis les Dames de la Retraite[1], et l'année suivante on y installa le Grand Séminaire diocésain[2]. Les bâtiments ont été réédifiés depuis. Ils sont occupés actuellement par la Faculté des Lettres, la Bibliothèque Municipale et la Bibliothèque Universitaire.

L'enclos du couvent était borné au nord par la rue Le Sage, à l'est par le Champ de Foire (emplacement de l'ancienne prison départementale au sud et à l'ouest par les maisons et jardins des rues Saint-Melaine et d'Antrain. De vastes jardins s'étendaient à l'est, un verger se trouvait du côté de la rue d'Antrain[3]. Cet enclos comprenait un vivier (en face de la rue Broussais), des charmilles et une petite chapelle près de la rue de la Cochardière[4]. Le plan de Rennes de 1775 et la plan cadastral de 1809 donnent au vivier environ 40 mètres sur 20.

Les bâtiments claustraux étaient situés sous les nos 2 à 8 de la rue de Robien, ils entouraient deux cours rectangulaires juxtaposées ; le cloître était daté de 1644[5].

La chapelle était à l'ouest ; son abside traversait la rue de Robien en face du n° 1, sous lequel s'étendaient la nef et les transepts. Une grande vitre ajourait son pignon est[6]. Cette chapelle datait de 1682[7] ; elle possédait une « tour ou clocher » et était bornée au nord par une « cour verte »[8].

Les travaux de terrassement de la rue de Robien ont fait découvrir en 1889 la première pierre de cette chapelle ; elle porte une longue inscription, avec la date du 26 août 1678, et est actuellement conservée au Musée Archéologique. Une cavité, pratiquée dans cette pierre, renfermait une boîte en fer-blanc avec une croix et trois médailles[9]. - Après la transformation du couvent en Grand Séminaire, la chapelle fut remplacée par une nouvelle, construite au sud-est des bâtiments, qui a elle-même disparu.

Il ne reste plus des anciens bâtiments que le portail d'entrée ; ce portail a conservé le nom de Passage des Carmélites ; il s'ouvre sous l'angle à pan coupé d'une grande maison à deux étages, qui forme l'encoignure des rues d'Antrain et Saint-Melaine, et date de 1666[10]. Il se compose d'une grande baie en plein cintre, ornée d'une clef de voûte saillante et accostée de chaque côté de quatre pilastres doriques : toute cette partie basse est

  1. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, III, 587 et 626.
  2. ibid., p. 192, 193 et 549.
  3. Arch. dép., Carmélites, II, 23 et 26.
  4. Arch. dép., I, Q, 351, p. 189 et 190.
  5. Bulletin de la Société Archéologiques d'Ille-et-Vilaine, t. X. p. XXX.
  6. Arch. dép., Carmélites, H. 32.
  7. Communication de M. Godaille.
  8. Arch. dép., I, Q. 251, p. 191.
  9. Bulletin de la Société Archéologique d'Ille-et-Vialine, XX, 2e partie, p. XVI.
  10. Arch. dép., Carmélites, H, 20.