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chargés de différentes provisions dans l'intérieur de la ville ; on est nécessité de les décharger dans les dehors. »

La plan de Robelin exhaussait le sol dans la ville basse pour la mettre à l'abri des inondations et y créait de larges percés. Ce plan, c'est à peu de chose près la ville actuelle, mais il ne faut pas réalisé sans de grandes difficultés ; il s'attaquait à trop d'intérêts privés pour être populaire et les propriétaires menacés dans leurs terrains réclamèrent énergiquement. La partie incendiée fut cependant reconstruite assez promptement, c'était une nécessité, mais la travaux de la ville basse restèrent pendant plus de cent ans à l’état de projet ; la Communauté de Ville donne elle-même l'exemple de la routine et de la mauvaise volonté, et elle ne craignit pas d'écrire, dans un Mémoire rédigé par elle en 1722, que « c'est tenter de forcer la nature par l’art que de vouloir mettre la basse ville à l’abri des incommodités auxquelles la situation de son terrain la rend sujette »[1]

Toutes ces protestations, jointes sans doute aussi au manque d'argent, expliquent pourquoi les transformations qui s'imposaient se sont fait attendre pendant plus d'un siècle : la ville base ne s'est assainie, en effet, qu'à la suite des grands travaux faits vers le milieu du XIXe : construction des quais (1841-1846), - comblement à la même époque des ruisseaux de Brecé et de Joculé, - comblement vers 1860 du bras de rivière qui servait de douves aux murailles sud, - tracés des rues nouvelles,

  1. Arch. dép., Intendance, C, 286.