La Chambre des Comptes, après avoir siégé au couvent des Cordeliers, alla y tenir ses séances en 1499 ; transférée peu après dans la porte Mordelaise, elle retourna à la maison d’école en 1503, où l’on porta « le grand coffre ou quel sont les comptes de la ville »[1].
Les écoles restèrent peu de temps dans cet endroit ; lorsque l’ancien prieuré de Saint-Thomas (voir rue Saint-Thomas), eut été érigé en collège, la maison des écoles devint la Maison Commune[2]. Jusqu’à cette époque les réunions des bourgeois de Rennes se tenaient tantôt chez l’un d’eux (3), tantôt à la porte Mordelaise, tantôt à la Cathédrale, tantôt au couvent des Cordeliers, tantôt et le plus souvent à la Garde-robe ducale, rue Saint-Yves (4). On voyait dans la Maison Commune une salle basse, et à l’étage supérieur une grande salle et une chambre du Conseil (5).
Avant que le Parlement fût devenu sédentaire, il siégeait en cet endroit, quand il tenait ses séances à Rennes (6) ; à l’occasion de son arrivée en 1535, on tendit les salles de tapisseries et on fit « nectoyer la maison de ladicte ville et curez les immondicitez qu’estoint au-devant d’icelle et parez les grandes ortyes et bourriers » (7). — La chambre basse renfermait une partie de l’artillerie de la ville (8).
Lors de la visite d’Henri IV à Rennes, on construisit à la hâte un petit pavillon précédé d’un perron:sa porte élait surmontée d’une niche qui abritait le buste du roi. Ce pavillon comprenait un arsenal au rez-de—chaussée, et au-dessus une salle d’entrée et une salle du Conseil (9), la toiture était « à la Française »[3]. On édifia en 1610 deux cheminées monumentales dans la chambre du Conseil et dans la grande salle; cette dernière reçut en même temps un « pavé de tuille verde »[4]. Un petit « pourpris » se voyait derrière la Maison Commune, entre elle et le mur d’enceinte[5].
En 1600, la Maison Commune fut transférée pour quelque temps dans l’hôtel de Montbarot (voir place de la Mairie). En 1695, l’ancien logis de la rue de la Vieille-Monnaie menaçait ruine et les bourgeois « dans la crainte que leur dit hostel n’eust tombé sur eux », transférèrent le siège
(2)
(3) Arch. mun., Comptes des Miseurs de 1499, fo 7 vo.
(4) Ibid., 1491, fo 84 vo, — Histoire de Rennes, par Marteville, II, 162.
(5) Arch. mun., Comptes des Miseurs de 1559, fo 39 vo.
(6) Ibid., 1532, fo 39 ro, — et 1533, 2e Registre, fo 6 vo.
(7) Ibid., 1535, fos 3 vo, et 4 ro.
(8) Ibid., 1528, 2e Registre, fo 7 vo.
(9) Bibl. de Rennes, Manuscrit. Recueil historique sur la Ville de Rennes, par Gilles de Languedoc, p. 4.