Marteville met en doute l'existence des fossés à Gahier, signalés par Ogée ; plus heureux que lui, nous avons trouvé de nombreux documents qui les mentionnent de la façon la plus précise ; nous les indiquerons à leur place.
Une deuxième enceinte fut commencée en 1422, sous le règne du duc Jean V, à cause de l'émigration normande qui suivit la bataille d'Azincourt, et terminée en 1448 seulement, sous le duc François Ier[1]. Elle empruntait à la première ses faces ouest et nord, qui subirent seulement d'importantes restaurations, puis elle agrandissait considérablement la ville vers l'est et s'étendait du côté sud, à vingt-cinq mètres environ en avant de la première[2]. Cette enceinte se composa d'abord d'une simple palissade provisoire qui flanquaient onze bastilles à plusieurs étages, munies de canonnières, d'arbalétrières et de hourds ; on commença en 1435 seulement à remplacer la palissade par des murailles en pierres garnies de tours[3].
PÉRIMÈTRE. - Se séparant de l'ancienne enceinte vers le n° 3 de l'impasse Rallier-du-Baty, la nouvelle traversait la rue Leperdit, passait au nord de la place du Champ-Jacquet, gagnait le sud de la rue Pont-aux-Foulons et longeait la rue de Bertrand ; elle s'étendait ensuite au sud de la rue des Fossés, entourait l'abbaye de Saint-Georges en laissant en dehors la promenade de la Motte, puis rejoignait la Vilaine par la rue des Francs-Bourgeois, suivait les sinuosités de la rivière, et passait à vingt-cinq mètres environ au sud de la première enceinte, pour se relier à elle un peu en amont de la tour du Fourgon. - Cette nouvelle enceinte englobait le terrain compris entre l'Hôtel de Ville et l'Abbaye de Saint-Georges d'une part, et entre le Champ-Jacquet, les rues de Bertrand et des Fossés et la Vilaine d'autre part.
TOURS ET PORTES. - La partie nouvelle de l'enceinte comprenait la porte aux Foulons (au sud de la rue de la Motte-Fablet), la tour Le Bât (au sud du n° 20 de la rue des Fossés), la porte Saint-Georges avec ses deux tours (au nord de la rue Gambetta), la tour Neuve, la tour des Nonnes, tour Madame ou tour du Milieu, et la tour de la Harpe (à l'est et au sud de l'abbaye de Saint-Georges), la porte Saint-Germain avec ses
- ↑ Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, V, 559. - Souvenirs de Rennes, par Ducrest de Villeneuve, p. 9. - Histoire de Rennes, par Marteville, I, 126. - Recueil historique sur la ville de Rennes, par Gilles de Languedoc, p. 19. Biblioth. de Rennes ; ms.
- ↑ Histoire de Rennes, par Marteville, II, 177. - Plan de Rennes de 1685
- ↑ Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie et B. Pocquet, IV, p. 286 et s.
