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« La guérison est incomplète, écrit cet auteur, et l’on voit apparaître des symptômes tertiaires : les uns de moindre importance sont dits périodiques ou à répétition et consistent dans le retour, pendant plusieurs années, à l’époque de la morsure, du gonflement et de la douleur du membre et des phénomènes gastriques ; les autres appelés cachectiques constituent l’échidnisme chronique et correspondent à une altération persistante et profonde du sang. Ils apparaissent parfois dès la convalescence. Le blessé reste alors valétudinaire et continue à décliner. D’autres fois il y a une rémission : il s’est cru guéri et a repris ses habitudes, quand, sans cause apparente, il voit toutes ses fonctions s’affaiblir. Sa température s’abaisse, il est engourdi et somnolent : ses digestions sont lentes, ses gencives fongueuses ; sa peau est subictérique. Les hommes faits vieillissent prématurément, les enfants sont arrêtés dans leur développement. Le sang de ces cachectiques recueilli à la suite d’hémorragies ressemble à celui des veines sus-hépatiques et ne se coagule qu’imparfaitement.

« D’autres envenimés, après une guérison apparente de 18 mois à deux ans, meurent subitement, frappés d’accidents cérébraux, sans qu’aucune autopsie ait encore dévoilé la lésion à laquelle ils succombent. » 

Nous rapportons quelques observations d’accidents à répétition consécutifs à l’envenimation vipérique (obs. XXXII, XXXIII), d’accidents chroniques (obs. XXXVI) et d’accidents mortels à longue échéance (obs. XXXIV, XXXV). Nous pouvons y ajouter d’autres faits enregistrés par Viaud-Grand-Marais( Ind. bibl. 8.).

« Une jeune fille, soignée à l’hospice général de Nantes par le docteur Deluen, alors interne, présentait tous les