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celles-ci sont molles et colorées par la bile ; la muqueuse est congestionnée, surtout près de l’iléon […] (Homme de 40 ans mort, quatre heures après morsure de vipère aspic.)

§ 5. — Mécanisme de la mort.

Ces lésions si diverses créées par le venin permettent d’expliquer la mort qui survient à la suite de l’intoxication vipérique. Il est plus difficile de faire la part relative qui revient à chaque lésion envisagée en particulier. Romiti termine le compte rendu de son autopsie par le diagnostic anatomique suivant : « Mort par congestion pulmonaire asphyxique due à un empoisonnement rapide. »

Les lésions congestives, l'hypothermie qui en résulte peuvent aussi expliquer la mort.

Pour Kaufmann (ind. bibl. 3) celle-ci « est due surtout U l’apoplexie de l’appareil gastro-intestinal et du rein, et aussi à l’action stupéfiante exercée sur les centres nerveux. L’anémie profonde, écrit-il, qui succède à la congestion et à l’hémorragie des organes abdominaux est à mes yeux très suffisante pour expliquer la mort dans le cas d’introduction directe du venin dans le sang. La respiration s’éteint toujours avant le cœur. Celui-ci peut continuer à battre pendant deux ou trois minutes et même plus après l’arrêt respiratoire. » 

Il s’agit de la mort survenant après injection intraveineuse, c’est-à-dire dans des conditions où le venin ne produit pas de lésion locale, Mais considérant les cas où le venin est inoculé dans le tissu conjonctif sous-cutané, Kaufmann distingue les cas où la mort, survenant quelques