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« On peut donc arriver à débarrasser les venins de toute substance hémorragipare par le chauffage à 80°. Par centrifugation, on sépare les substances coagulées et l’on obtient des solutions limpides qui doivent contenir la neurotoxine, puisque celle-ci n’est détruite qu’aux environs de 100° et au-delà. » 

D’autre part, les phénomènes hémorragiques semblent marcher de pair au point de vue de l’intensité avec les phénomènes d’inflammation locale ; presque nuls avec les venins de Colubridés qui sont surtout neurotoxiques, ils sont très intenses avec les venins de Crotalinés qui sont peu neurotoxiques mais produisent des œdèmes considérables ; les venins des Vipérinés occupent entre ces deux extrêmes une place intermédiaire.

Ces raisons portent à croire que l’échidnase joue un rôle important dans la production des phénomènes hémorragiques. Mais on ne saurait affirmer que seule elle jouit de cette action, et il est très probable que l’échidnotoxine intervient elle aussi en créant les vaso-dilatations. La fonction hémolytique du venin, que Noc nous montre différente de la fonction hémorragipare doit, elle aussi jouer un rôle dans la production de ces phénomènes.

Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne le venin de vipère, les phénomènes de congestion et d’hémorragies ont été observés par tous les auteurs. Kaufmann écrit (ind. bibl.3) :

« Les congestions, les hémorragies interstitielles ont leur lieu de prédilection dans la muqueuse gastro-intestinale, les muscles abdominaux, intercostaux internes et le triangulaire du sternum, les reins, la vessie, l’endocarde du cœur gauche. Les centres nerveux sont plutôt anémiés que congestionnés. »