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deux supérieurs et deux inférieurs ; ils occupent toute épaisseur du tégument. La peau du voisinage est légèrement turgide dans un rayon de cinq centimètres. Mais cela ne se continue pas dans les parties voisines et, comme aspect les deux membres sont identiques.

« Le tissu cellulaire étant disséqué autour des plaies, on voit qu’il est infiltré d’une sérosité sanguinolente très fluide qui a envahi également les muscles placés dessous. Les veines voisines qui forment l’origine de la céphalique elle-même, sont à peine remplies d’un sang fluide, noirâtre. On retrouve les mêmes caractères dans le sang contenu dans les gros troncs du bras. Les plaies n’atteignent aucune veine ; elles se terminent dans le tissu cellulaire sous-cutanée qui est, tout à l’entour, largement pourvu de ces vaisseaux. »

§ 3. — Lésions cellulaires : neurotoxiques, hépato et néphrotoxiques (échidnotoxine).

Indépendamment de l’action qu’il exerce localement, le venin de vipère exerce une action spéciale sur le système nerveux. Alors même qu’on l’a débarrassé de la substance qui produit l’action locale, de l’échidnase, il reste encore toxique.

Comme la plupart des venins de serpents, le venin de vipère possède en effet une neurotoxine très active qui résiste même à une très courte ébullition, tandis que les propriétés phlogogène et hémorragipare disparaissent entre 75° et 80°. Cette neurotoxine répond au produit isolé par Phisalix sous le nom d’échidnotoxine.