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« Chez les animaux mordus, le début est différent. Au niveau des points où les crochets ont pénétré, environ une demi-heure après la morsure, les poils tombent et laissent voir la surface de la peau livide et luisante. L’œdème est très accentué mais l’on n’a pas constaté comme chez les animaux injectés, cette poche liquide d’une extrême mobilité ; il reste pâteux. L’eschare se forme dans ce point où l’on a trouvé la première lésion de la peau. La marche est absolument identique à celle décrite plus haut. »

L’auteur attribue les différences qu’il signale dans le mode d’évolution de la lésion au début, à ce fait que, dans le cas d’inoculation artificielle, il n’y a pas de venin déposé dans le trajet cutané ; la masse injectée se dépose au point déclive et c’est alors seulement que se manifestent ses propriétés nécrosantes. Dans le cas de morsure, au contraire, il y a du venin répandu dans tout le trajet et peut-être même à la surface de la peau. Dans le premier cas la nécrose débute par la partie profonde, dans le second elle se produit dans toute l’épaisseur du tégument.

Romiti (ind. bibl. 2) décrit dans les termes suivants la lésion locale qu’il a observée chez un individu, mort quatre heures après l’accident, c’est-à-dire dans un délai trop court pour que l’évolution de cette lésion soit complète.

« Dans la région dorsale de la main gauche, dans la moitié du premier espace intermétacarpien, à 3 centimètres du milieu de la plaie interdigitale, se voient quatre trous ronds, nets et réguliers comme s’ils avaient été faits à l’emporte-pièce, ayant 2 millimètres de diamètre et disposés à une distance égale entre eux et en deux séries,