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comme nous l’avons fait, deux cobayes inoculés sous la peau, l’un avec du venin de cobra, l’autre avec du venin de vipère. Chez le premier, l’action locale est peu manquée, et l’animal reste [pendant une, deux ou trois heures, sans paraître éprouver aucun symptôme, puis brusquement, on est prévenu des premiers troubles bulbaires par un hoquet caractéristique d’abord espacé, puis de plus en plus fréquent. En même temps, la salivation et le larmoiement apparaissent. Puis la respiration devient de plus en plus difficile ; elle est bruyante et l’animal fait des efforts considérables pour aspirer l’air qui lui manque. Bientôt survient une parésie progressive, la tête s’affaisse, tout le corps repose à terre, et c’est à peine si par des efforts violents l’animal peut faire (quelques pas. La bouche, le nez, sont remplis de mucosités ; les mouvements respiratoires sont de plus en plus rares, le cornage augmente ; la sensibilité persiste, mais l’animal ne peut plus crier ; enfin l’asphyxie arrive avec les convulsions qui précèdent la mort.

« Chez le second cobaye, au contraire, l’action locale est très marquée dès le début.

« La douleur vive est bientôt suivie d’un gonflement caractéristique avec coloration violacée de la peau ; quelquefois il y a des mouvements nauséeux et un peu de somnolence, mais l'animal reste assez vif et il ne se produit aucun des symptômes que nous venons de signaler plus haut, la respiration ne semble pas atteinte, il n’y a ni salivation ni larmoiement. Cependant l’intoxication s’accentue de plus en plus, mais elle se traduit par un symptôme qui n’existe pas avec le venin de cobra, je veux dire l’abaissement progressif de la température qui est plus ou