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gulable ; dans le second, an contraire, on voit apparaître un coagulum partiel qui semble diminuer à mesure que l’hématolyse progresse. Les choses se passent comme si la destruction des globules rouges avec transformation de l’oxyhémoglobine en méthémoglobine mettaient en liberté des substances anticoagulantes. Si ce phénomène est tardif et consécutif à la leucolyse, comme cela arrive chez le lapin, l’action du fibrinferment peut s’exercer jusqu’au moment où les substances antagonistes viennent en entraver les effets. »

Pour Phisalix, il n’y a pas de relations entre les variations de l’hématolyse et les variations de la coagulabilité du sang par le venin. En effet, l’hématolyse du sang de chien est beaucoup plus rapide avec le venin de cobra qu’avec le venin de vipère. Par contre, quand on mélange du sang de chien avec du venin de cobra, les globules se dissolvent et le sang se coagule en 15 on 20 secondes, alors qu’il reste incoagulable avec le venin de vipère. « Le seul fait de la dissolution des globules rouges ne suffit donc pas à expliquer une si grande variation de coagulabilité. Il y a autre chose. En effet, taudis qu’après l’action du venin de cobra sur le sang, sur les globules de chien, l’hémoglobine ne paraît pas sensiblement modifiée au moins pendant plusieurs heures, avec le venin de vipère, elle se transforme très rapidement en méthémoglobine. »

Cette transformation de l’hémoglobine serait due à l’échidnase, qui jouerait le rôle de ferment, car, si on la détruit par chauffage à 80° ou à 100°, le venin de vipère se comporte comme le venin de cobra, coagulant le sang et dissolvant les globules lavés sans modifier sensiblement