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ture à laquelle l’alexine est détruite) permettent l’hémolyse des globules lavés beaucoup plus facilement que les sérums frais alexiques et que les sérums normaux dilués avec trois parties d’eau distillée et chauffés 20 minutes à 80° sont encore capables de sensibiliser à l’égard du venin les hématies lavées.

2o Que au contraire, les sérums frais, ajoutés en excès, retardent ou entravent l’hémolyse tandis que celle-ci s’effectue en quelques instants dans les tubes témoins qui reçoivent la même quantité de sérum chauffé avec les mêmes quantités de venin (sérums normaux de cheval, chien, lapin, cobaye, poule). S’il en est ainsi, c’est que le sérum renferme une antihémolysine naturelle, qui protège dans une certaine mesure les hématies contre l’action dissolvante du venin.

3o Si le sérum chauffé est plus actif vis-à-vis de l’hémolyse que le sérum normal, c’est parce que cette antihémolysine est détruite, comme l’alexine, par le chauffage à 56°.

4o La substance hémolysante, au contraire, est extraordinairement résistante à la chaleur, puisque le venin de cobra chauffé à +75° est aussi hémolysant qu’à l’état frais. Cette substance n’est détruite qu’après une ébullition prolongée pendant 15 minutes.

5o Les hématies lavées, par suite non hémolysables, présentent la curieuse propriété de fixer le venin. Si on les laisse pendant quelques minutes en contact avec une solution de venin et qu’on les lave ensuite à plusieurs reprises à l’eau physiologique en centrifugeant chaque fois pour éliminer toute trace de venin dissous, on constate que ces hématies s’hémolysent très rapidement, aussitôt qu’on les