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Toutefois « les expériences faites avec la peptone, l’extrait de sangsue et le venin, montrent qu’aucune de ces substances injectées préventivement dans les veines ne peut empêcher les effets des autres sur la coagulation du sang. Il faut en conclure ou bien que ces substances agissent sur le sang par un mécanisme différent ou bien que si le processus physiologique est le même, les effets en sont complètement modifiés par l’intervention de phénomènes antagonistes. »  (Phisalix, 1899, ind. bibl. 10)

En ce qui concerne l’action du venin de vipère sur le sang in vitro, Phisalix a montré (1902, ind. bibl. 14) que si on mélange du sang aspiré dans la veine à l’aide d’une seringue stérilisée contenant une solution de venin à 1 p. 1000 dans l’eau salée physiologique et qu’on projette ensuite le mélange dans un tube stérilisé pour en suivre les modifications, on obtient des résultats différents selon qu’il s’agit de sang de chien ou de sang de lapin.

Le sang de chien devient noir et ne rougit plus par agitation ; il reste complètement fluide et homogène ; le sang de lapin, au contraire, se sépare en deux couches ; une inférieure de teinte foncée où s’amassent les globules et quelques flocons de coagulum et une supérieure légèrement teintée en jaune. Les globules rouges sont capables de fixer l’oxygène, par brassage du mélange avec Pair, cela pendant plus de deux heures. Puis la teinte noirâtre s’accentue et, au bout de douze heures, elle est aussi marquée que dans le sang de chien.

D’autre part, Phisalix remarque que dans le sang de chien, les globules rouges ont complètement disparu, par dissolution dans le plasma, que l’hémoglobine s’altère et se modifie, prenant une coloration brune qui s’accentue