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tant plus évidentes qu’il a plus de temps pour séjourner dans la circulation et que la mort se produit plus tardivement. »

Kaufmann (1889) a vu que « les caractères anatomiques du sang se modifient sous l’action du venin. Chez le chien les globules rouges perdent leur forme discoïde et deviennent complètement sphériques. Ils ne se disposent plus en piles comme dans le sang normal. Ils semblent aussi être plus petits, légèrement rétractés ([p. 22, ind. bibl. 6). »

Phisalix : a montré que l’action du venin de vipère sur le sang était variable aussi bien in vivo que in vitro et qu’elle dépendait de l’espèce sur laquelle on expérimentait. Il a trouvé (ind. bibl. 7) « chez les cobayes qui meurent en 5 ou 6 heures des caillots dans la veine porte la veine sus-hépatique, le cœur. Si la mort est plus tardive, de 25 à 30 heures, le sang reste fluide dans les vaisseaux et le cœur. En injectant du venin de vipère dans la veine de l’oreille d’un lapin, on peut le foudroyer par coagulation intravasculaire généralisée. Il suffit pour cela d’inoculer assez rapidement 0,5 mg de venin par kilogramme. »

Chez le chien les résultats sont différents : « Chez un chien de 4 à 5 kg, une dose de 1,5 mg de venin de vipère rapidement introduite dans la veine jugulaire, détermine la mort en une ou deux heures avec les troubles caractéristiques de la circulation et de la respiration. Déjà 5 à 6 minutes après l’injection, le sang est incoagulable. Ce sang possède les propriétés du sang de peptone ; inoculé à dose forte dans les veines d’un autre chien (80 centimètres cubes dans un cas), il empêche au bout d’une heure les effets anticoagulants de la peptone… (Phisalix, 1899, ind. bibl. 9.)