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défaut dans le venin des najas, des ophiophages et probablement de la plupart des Colubridés venimeux. Elle est au contraire plus ou moins abondante dans le venin des Vipéridés dont elle constitue un des principaux caractères. Chez Vipera aspis, la quantité de cette diastase, appréciée d’après ses effets physiologiques, varie suivant la contrée et la saison. C’est ainsi que le venin, des vipères de la Vendée est beaucoup plus riche en échidnase que celui des vipères d’Arbois (Jura). Chez ces dernières, le venin, recueilli à la fin de la période hibernale, au mois d’avril, et pour ainsi dire dépourvu de toute action phlogogène. De même que le venin de cobra, il ne produit sous la peau qu’une légère infiltration d’une sérosité incolore. Peu à peu la quantité d’échidnase augmente et, vers la fin de mai ou le commencement de juin, elle est assez abondante pour déterminer dans le tissu conjonctif, les œdèmes hémorragiques diffus si caractéristiques. »

Considérant que le venin de vipère en solution dans l’eau glycérinée s’atténue spontanément et cela d’autant plus rapidement que la température est plus élevée et que d’autre part le venin d’Arbois, dépourvu d’échidnase, s’atténue beaucoup moins rapidement, Phisalix conclut que les faits précédents démontrent « d’une manière indiscutable que le ferment diastasique du venin des vipéridés exerce une action digestive non seulement sur les tissus des animaux inoculés, mais encore sur la substance active propre du venin, sur l’échidnotoxine. »